Jour 3 - Lisbonne
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On décolle en bus aujourd’hui, direction Feira do Relógio, un marché au puce uniquement le dimanche matin, environ 3/4 d’heure au nord. On n’a pas bien compris ce qu’on allait y trouver, visiblement un marché très « local » avec peu de touristes, ce qui a éveillé notre curiosité. Et, effectivement, ce sont des puces très populaires, d’une centaine d’étals directement installés sur la rocade. Oui, sur le bitume, au pied de barres d’immeubles moyennement reluisants. Les grandes plaques en bois minces sont posées sur de petits tréteaux et de larges bâches bleues sont tendues au dessus avec un enchevêtrement de cordes venant se tendre à même le bitume, par des rivets, anneaux ou piton plantés. Les marchandises sont en général en vrac et les vendeuses et vendeurs hurlent à plein poumon que chez eux c’est mieux. Quand j’écris "hurle", ce n’est pas une exagération. Si ton tympan, par inadvertance, se retrouve à moins d’un mètre des cordes vocales au moment ou ça pousse la chansonnette, tu perds un œil, garanti ! Je les soupçonne de faire partie de la confrérie des hurleurs de fado. Il y a des fringues de grandes marques. Tout y est, Adidas, Ralph Lauren, Nike, Hermès, etc, tout en parfait état garantie AOC à 3€50, pas cher. Huile d’olive à 13€ les 5 litres (presque comme à Clermont l’Hérault). L’ambiance est bien sympathique, on prend un jus de canne à des Brésiliens enjoués.
On repart en re-bus en faisant un gros détour au nord pour passer dans le parc Monsanto, qui est visiblement un grand espace de forêt dans Lisbonne même, avec des sentiers qui paraissent très sympathiques. On verra plus tard si on a le temps de les balader. Pour l’instant direction tout au sud, vers les pieds du pont. Le fameux immense pont du 25 avril qui ressemble au golden gate de SF permettant de rejoindre l’autre côté de l’estuaire, au travers du Tage (embouchure de l'estuaire).
Proche d’un des pieds, se trouve LX factory, une double rue aménagée dans un espace industriel avec plein de boutiques et restaurants. Par rapport à ce matin, c’est deux salles, deux ambiances. Ici c’est patios ombragés avec chaises longues et cocktails, déco grunge chic, branché, artistes. Il y a des « concepts stores » qui vendent des machins colorés rigolos. Une librairie/disquaire invite le passant à assister à un théâtre de marionnette individuel (faut regarder à travers des lunettes). Tout est éco concept fun hype fair urban organic et j’en passe. Bonne ambiance aussi mais pas le même public que le marché aux puces.
On passe un bon moment puis on descend vers la tour de Belem, quelques arrêts de tram plus loin, au bord de l’eau. Le tram est bondé et des jeunes collégiens m’entreprennent en me demandant quel club de foot de Lisbonne est le plus fort, Benfica ou le Sporting? Je répond le premier bien sûr (au hasard) et on checke ensemble à mon choix éclairé. Je leur indique venir de Lyon, ils approuvent vaguement l’OL mais me branchent directement sur Marseille qu’il n’aiment guère. Heureusement on arrive et je n’ai pas à poursuivre l’interrogatoire. La tour Belem a les pieds dans l’eau, il fait bien chaud, il y a des mouettes, on vient de changer de région, c'est Palavas les flots. On marche en pleine chaleur un moment sur les larges quais en direction de l’immense monument Padrão dos Descobrimentos, puis on bifurque devant le fameux monastère de Jérôme. Enfin, Geronimo. Qui se traduit en Hiéronymites (cherchez pas). C’est blanc, c’est grand, c’est impressionnant et ultra ouvragé. L’intérieur du cloître est de la même veine, ça dégouline de partout. L’ordre de Jérôme a vu grand. Un « ordre » c’est pas uniquement quand Célia s’exprime, c’est également une sorte d’équipe de foot religieuse mais qui décide d’ajouter ses propres règles (pas le droit de toucher le ballon avec la jambe gauche ni le pied droit). Il y a le tombeau de Vasco de Gama, le gars qui devaient être l’avant-centre je pense. On apprend que c’est sûrement à cause de lui l’histoire des 3 millions d’indiens.
Après les visites, on repart un peu à pied, un peu en bus, pour rejoindre le quartier de Baixa puis Bairro Alto qu’on n’a pas encore visité. On marche un bon moment en montant puis descendant les ruelles pentus et étroites du tram jaune mythique que l'on frôle tellement on n'a pas la place de passer. On rejoint l’ascenseur central, Santa Justa, qui est une tour de fer forgé, un peu du même style que la Tour Eiffel, mais qui habrite un ascenseur. Un des plus vieux de l’univers semble t’il (1900, fonctionnait à la machine à vapeur). On repasse à côté du couvent des Carmes qu’on a visité hier mais dont j’ai oublié de parler. C’est une église gothique avec une nef incroyable: la voûte est absente. Elle s’est écroulé lors d’un tremblement de terre un peu avant 1800 et maintenant c’est à ciel ouvert. L’effet est super chouette. C’est peut être légèrement embêtant lorsqu’il pleut cela dit.
Le soir tombé, on est quand même un peu cramés alors on s’arrête assez tôt pour planifier la journée de demain car il y a des déplacements à prévoir (si on savait ce qui nous attend !). On discute, dans un restaurant Indien, avec un indien de NewYork venant se balader un peu à Lisbonne, la Côte d’Azur et Bombay avant de rentrer à la grosse pomme. Easy peasy.
(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien...)
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