24 mars - Séoul
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Bon, faut bien soigner sa réputation et je me dois donc d’aller faire le malin. Vers 7h et quelques j’enfile mes baskets et me rue à l’assaut des rues de Séoul pour pimper ma timeline Strava. Je me paume bien entendu au bout de 200 mètres et fait des circonvolutions pas possible pour revenir sur la route initialement prévue. Je traverse une langue de vague verdure au milieu d’immeubles géants puis rejoint le parc visé. Il s’avère sympathique mais trop petit alors je décide d’aller vers la grande tour qui domine la ville sur la colline et que l’on distingue d’un peu partout (Seoul city tower). Ca grimpe pas mal mais il y a une super vue sur tout Séoul ; il fait bien beau, je suis en short tee-shirt, tranquille. Tout le trajet est doux, quasi aucun runner, des gens balades, c’est vraiment calme. C’est même, si j’osais, typique d’un pays du matin calme.
Au sommet, je décide de redescendre par un autre côté qui s’avère composé d’escaliers assez pentus. Je me félicite d’avoir uniquement à les descendre et ne pas les emprunter dans l’autre sens. Arrivé à mi pente, je m’arrête pour prendre une énième photo du paysage et, bien entendu, je me rends compte que j’ai perdu ma carte d’hôtel. Je repars donc dans l’autre sens essayer les escaliers dans la direction que je redoutais encore quelques secondes auparavant. J’ai de la chance, je retrouve la carte au milieu de la place. Retour par le même chemin pour terminer une bonne petite balade avec beaucoup plus de dénivelé qu’initialement prévu. Ça tombe bien, puisque aujourd’hui, le programme c’est « marche ». Nous sommes dimanche et c’est le seul jour libre de notre court séjour en Corée, donc il faut profiter.
Dès mon retour, douche rapide et on enchaine sur le palace Gyeongbokgung qui est une sorte d’immense parc avec des bâtiments ayant servis à abriter les événements officiels des rois et reines. Bon, le roi d’un côté, la reine de l’autre, un peu moins majestueux, faut pas déconner quand même. Les bâtiments sont en bois, peints avec des motifs assez colorés qui se répètent. Les toits sont en brique recouverte d’une couche de fer (semble t’il) ; ils sont un peu tarabiscotés. Chaque bâtisse est relativement petite, semble vide, souvent surélevée. Au centre, il semble qu’il y ai un chauffage au sol par l’intermédiaire d’un sous-sol qui devait recueillir du feu de bois. Je n’ai pas tout compris à l’histoire de la Corée, mais ce que j’en ai perçu pourrait être résumé par une succession de cycles réitérés. Le cycle débute par une attaque des Japonais qui envahissent et la Corée et brûlent tout. Entre ces deux étapes, les Japs ourdissent des assassinats de rois et de reines, qui réussissent presque tout le temps. La Corée se fait ensuite aider par les Chinois ou les Russes pour repousser les envahisseurs, puis rebâtissent. Une fois tout bien remis de niveau, les Jap attaquent, assassinent et brûlent. Et ça recommence plus ou moins de manière similaire. Parfois ils brûlent avant d’assassiner la reine, pour surprendre un peu, mais souvent ils assassinent d’abord et brule ensuite, c’est peut être plus commode, personnellement je n’en sais rien, mon expérience en la matière est limitée. Corée vs Japon à travers les âges, c’est une peu le France-Angleterre local, un crunch.
Les parcs autour des palaces/temples sont super chouettes, avec des pins et des prunier Chinois en fleurs. Il y a de beaux bassins, une grande serre avec des bonsaïs. Beaucoup de touristes, mais encore une fois dans une ambiance très relax. Les gens déguisés en habits d’époques sont nombreux, ils ont la place offerte. Tous le monde est très respectueux, dès qu’une photo est sur le point d’être prise, personne ne passe entre le photographe et le photographié, les gens attendent avec un grand sourire. A la moindre queue, une file d’attente se forme dans un ordre impeccable. Tout est fluide, c’est vraiment très agréable. Après avoir déconseillé aux Marseillais, je réitère mes mises en garde pour les Italiens également, attention, vous risquez de faire une attaque. Dans un coin d’un des parcs, des statues de pierre dressée célèbrent … heu, et bien, des trucs probablement très importants. En tout cas importants sur le moment car maintenant, elles sont justes drôles. Cela dit c’est déjà beaucoup d’être drôle, ce n’est pas donné à tout le monde.
Il semble y avoir un lien entre des généraux de l’armée est les têtes de statues, mais les têtes font plutôt des grimaces ce qui me fait dire que les militaires Coréens sont probablement de bons bout-en-train. Pas étonnant qu’ils se font botter les fesses par le Japonais, eux on sait qu’en général ils sont sérieux, ils jouent pas le même game. On enchaîne les parcs. A un moment on trouve une horloge antique indiquant l’heure avec l’ombre d’un pic de fer sur un bol recouvert de sigles et courbes de niveaux. Une Apple Watch antique. A côté, trône une pierre plate, dressée, composée de sortes de cubes en reliefs de différentes tailles. Après consultation de la notice, il s’agit d’un calendrier, un Google Agenda. Notons au passage qu’absolument aucune référence ne semble faite à une quelconque religion. Je n’ai pas cherché, mais on ne voit ni ne perçoit rien qui pourrait faire penser à un culte (recherches faites: une moitié de la population est sans religion, une partie est catholique et une partie boudhiste).
On sort de la zone pour tenter un bouillon poulet, une spécialité locale. Le bouillon est remplis d’une carcasse quasi entière de poulet, fourré au riz, avec beaucoup d’ail et de ginseng, mais également des trucs et des machins difficiles à identifier. Je demande parfois, mais lorsqu’on nous explique très gentiment ce que c’est, je hoche le tête en feignant comprendre, puisqu’il m’est impossible d’intégrer la moindre des sonorités prononcées. En passant, l’écriture est vraiment jolie, toute en courbe (par opposition au Japonais, plus dans les lignes droites et croisées, n’allez pas en cherche une quelconque signification philosophique, je vous vois venir!). Il faut batailler pour reconnaitre des “mots”, mais au bout d’un moment on en repère quelques uns (dans le métro par exemple).
On poursuit vers Bukchon, un entrelacs de ruelles en pentes bordées de résidences plutôt petites mais que l’on imagine luxueuses-sobres. Toutes ont des portes en bois, plutôt récentes, et vu la quantité de photographies de touristes, il y a probablement des stars qui vivent là. Il y a des panneaux indiquant qu’il faut chuchoter, et bien entendu, tout le monde respecte. Ca semble être la place-to-be. Quand je serais grand, riche et célèbre, j’achèterai une de ces demeures, juste pour voir la tête des touristes essayer de voir l’intérieur que je sortirai avec ma Mercedes. On quitte cette zone pour marcher plus au sud et rejoindre le Gwangjang Market, un marché couvert composé de multiples ruelles bordées de boutiques d’aliments dont une bonne partie est étrange. Au centre des carrefours, des tables basses avec bancs en bois entourent des stands de nourriture et des locaux mangent des monceaux de plats divers et variés dont on ne reconnaitra que peu de choses (beaucoup de tofu, gateau de riz en sauce rouge, légumes, poissons, boeufs). Le tout est empilé et chacun semble se servir devant lui. Belle ambiance de marché aux halles. Il n’est pas totalement impossible que j’en ramène quelques étranges bêtises.
La suite est de la marche, suivit d’une petite marche, d’une balade et d’une promenade. On rejoint un canal bien aménagé, puis on arrive vers le centre plus urbain avec de grands buildings et d’immenses écrans lumineux dispensant des publicités pour Hermès ou Samsung. On fait un grand tour pour finir avec des grillades de bœufs Coréens très sympathiques, aux goûts en grande partie inconnus. Les jambes fument lorsqu’on rejoint l’hotel. J’écris (ce que vous avez lu hier) et m’endors en même temps (il doit y avoir des fautes). Demain, c’est une autre mayonnaise, ça job.
(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien...)
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