26 mars - Séoul / Osaka
Publié le
Mardi. Journée de taf encore (peu de photos). On est maintenant rodé et prenons les métros et ascenseurs la tête haute et regard fiers, sûrs de notre parcours. On choisit les numéros de sortie des stations de métro et, même, les bonnes portes du métro qui nous emmèneront le plus proche des sorties. C’est un peu la rush-hour, il y a foule.
A une sortie de métro, il y a dans un coin un petit escalator relativement étroit, large pour une seule personne uniquement. Spontanément, une file indienne s’est formée devant, les gens attendent très patiemment et passent les uns après les autres dans le calme et finalement avec probablement un gain de temps pour tout le monde. Amis Parisiens, souffrez que vous êtes des sauvages.
On finit tôt aujourd’hui car on doit prendre l’avion pour Osaka. En début d’après midi, au moment du départ de l’université, les étudiants se mettent à plier la grande banderole qui nous a accueilli. Je demande à la récupérer, ce qu’ils acceptent évidemment avec de grands sourires dans lequels pointent peut-être un soupçon de moquerie. Et bien quoi ? Elle fera très bien cette banderole dans mon bureau à Lyon.
On remarque qu’il n’y a que peu de vélos en ville. Retour pour chercher les valises à la bagagerie de l’hôtel et direction Gimpo airport, le second aéroport prévu pour les vols « locaux ». Le Japon est donc considéré comme local, probablement grâce à leur proximité fraternelle. Ils se sont tellement entre-tués que, mine de rien, ça finit par créer des liens. Songez-y, on les aime bien quand même un peu ces perfides anglais, non?
Dans l’avion, je me retrouve pour une fois sur une place côté hublot. Pas de pot, c’est la seule place côté hublot de tout l’avion pour laquelle il n’y a justement *pas* de hublot. Je peux ainsi à loisir observer le grain fins des cloisons en plastique beige de la carlingue. Je rate l’amerrissage qui semble-t’il était super beau, l’avion amerrissant presque dans la baie d’Osaka. Les étapes de débarquement (frontières, douanes, etc) sont interminables. L’avantage c’est qu’on n’a pas à attendre les valises. L’inconvénient est que cela prend quand même presque deux heures à poireauter dans un grand hall bondé. Les douaniers sont moins stricts qu’aux US et se permettent, entre deux bâillements, d’échanger des sourires et mots d’accueil.
On repère au bout d’un petit moment comment prendre le train de l’aéroport de Kansai pour Osaka, mais, sans le savoir, avec M., on choisit chacun un train différent (moi le cher qui va vite, lui le moins cher, plus lent). Une fois le billet en poche, tout se déroule comme sur du papier à musique, le train démarrant à la seconde prévue et arrivant également pile-poil comme annoncé. C’est calme, propre et efficace.
Une fois arrivé, je passe un bon moment sans comprendre ce qu’il faut faire. Il y a un espèce de hall avec des portiques de métro de tous les côtés, impossible d’aller ailleurs sans les franchir. Comme je souhaite prendre le métro, ça tombe bien sauf que, 1) je n’ai pas de ticket de métro et 2) je n’ai pas de Yens. Il y a bien des tonnes de distributeurs d’un peu de tout dans tous les coins (boissons, bibelots etc), plus d’autres machines distribuant des cartes ou des tickets, mais tout est en Japonais, et ça ne semble pas lié au métro et ne distribuent pas de l'argent. De loin, de l’autre côté de l’infranchissable frontière que constituent les portiques, je perçois des ATM qui me permettrait de retirer des Yens, qui me permettraient à leur tour d’acheter un ticket, qui me permettrait de franchir le portique. Oui, vous êtes des petits malins j’en suis sûr et avez bien compris la petite énigme qui s’impose à moi. OK, me dis-je, amis Japonais, vous voulez jouer? Et bien jouons, on va bien voir ce qu’on va voir! J’observe les gens sortir mais ils ont tous une carte magnétique qu’ils badgent sur le devant du portique qui émet alors une douce lumière jaune et un petit bruit satisfaisant. Après avoir fait 50 fois le tour pour bien m’assurer qu’il n’y a aucune autre sortie que les portiques, je décide de mettre mon masque du gentil touriste perdu et, faisant semblant de rien, sifflotant d’un air guilleret “sous le ciel de Paris” (je sais que les Japs sont friands de la France et de Paris, c’est un piège!), je décide l’air de rien de franchir un des portiques sans ticket. Ils sont d’ailleurs sans barrière non plus, c’est une frontière conceptuelle. Arrivé à quelques centimètres de la fin du portique, je commence déjà à entrevoir mon triomphe. Et là, paf! Sorties de nulle part deux barrières en plastique s’abattent brusquement sur mes cuisses, m’empêchant d’avancer plus loin et déclenchant une lumière rouge clignotante et un gros bruit de buzzer. Damned, je me suis fait avoir et je retourne un peu gêné dans ma zone, la tête basse. Mais comment sortir de là ??? Finalement, en observant mieux les portiques, j’en vois un sur 10 environ qui n’a pas la zone pour badger la carte magnétique, mais une fente pour insérer un ticket. Ca fait tilt et je récupère mon billet de train qui s’avère être le bon sésame. Enfin ! Je peux changer de hall et accéder aux ATM et aux métros. Level one completed.
Le level two, même s’il commence mal, est plus simple. Le premier ATM me refuse ma carte. Le second, quelques mètres plus loin, me la jette aussi et il n’y a même pas de bouton “anglais”, donc je ne comprend pas le pourquoi de ce rejet. Je m’insurge (intérieurement), baisse la tête et continue mon exploration. Un brin plus loin un troisième ATM me fait de l’oeil, mais il est beaucoup plus imposant, et surtout il a un icône “english” caché au milieu des hiéroglyphes (oui je sais, mais je préfère dire hiéroglyphes). Et c’est le bon! Tout s’enchaine alors facilement, je récupère des billets, repère une machine à distribuer des cartes magnétiques. Je ne comprend rien mais je la prend à tout hasard car certains symboles m’évoquent un métro. Après vérification, c'est bien une carte pour le métro. Je retrouve M. et on file ensuite vers l’hotel.
Ma chambre est minuscule, (5 m2 ? même pas de placard), mais propre et très fonctionnelle. Le personnel est super gentil et des tonnes de services gratuits sont disponibles: une brosse à dent ? Prenez ici. Un adaptateur secteur ? Prenez ce carton là, portez le au guichet (pour éviter la barrière de la langue) et on vous en prête un. Un sèche cheveux ? Ici. Une serviette ou un oreiller supplémentaire ? Là. Un petit cadeau de bienvenu : des chaussettes à orteils (si, si). En arrivant dans la chambre, sur le lit : un pyjama. Il y a d’autres trucs, mais il est déjà 22h. On décide tout de même d’aller faire un tour, quand même assez excités malgré un trajet assez long (1h pour aéroport, 1h d’attente, 2h de vol, 2h douane/bagages, 1h train + métro …).
Le quartier s’avère très simple, des quadrillages de rues entrecoupées d’immenses buildings. On apprendra plus tard que c’est plutôt un “quartier d’affaire”. Les rues sont moins larges qu’aux US, il y a des distributeurs à chaque coin (boissons énergisantes essentiellement). Les voitures circulent mais tranquillement, il y a quelques piétons. Peu de devantures de restos ou de boutiques (en fait elles sont dans les buildings). L’ambiance est assez étonnante, tranquille, pas dans le sens “quartier mort” car on croise des gens, des voitures ou des vélos, mais plutôt serein. Tout est aussi très clean, nous ne sommes pas du tout habitués à avoir des villes/rues/trottoirs sans saleté ou détritus, c’est agréable. Bon il est tard, on rentre car demain, la conf débute et il fera jour, on devrait mieux voir où on a débarqué …
(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien...)
Commentaires