27 mars - Osaka
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Mercredi. Le breakfast de l’hôtel est bien Japonais, salades diverses, Takoyaki, curry, tofu etc. C’est rigolo.
On va à l’université en marchant, traversant les rues entre-aperçues hier soir. C’est working time ici, il y a beaucoup de piétons qui se rendent au boulot. Les gens marchent, il y a quelques vélos qui roulent en général sur les trottoirs. Le flot de voiture est régulier mais plutôt léger. Tous le monde se dirige avec résolution vers sa destination, c’est un chassé-croisé à chaque carrefours auxquels tout le monde attend patiemment les feux verts. On arrive à “l’université” qui est en fait un grand bâtiment satellite d’une dizaine d’étages, semble t’il réservé pour les réunions et conférences. On grimpe au 10ième étage où une grande et belle salle toute vitrée nous attend.
La conférence est relativement petite (moins d’une centaine de personnes) mais j’ai plaisir à retrouver finalement pas mal de collègues US, Australie, Allemand, Espagnol etc. Je rencontre également notre hôte, Dusatsu, avec qui nous avons échangés de nombreux d’emails. Il s’avère très gentil et rieur, loin de l’image que je m’en été faite à partir des messages, plutôt secs. Il est un peu stressé de l’organisation (on le serait à moins) mais enjoué, dynamique et prévenant. Il nous annonce, avec presque des trémolos dans la voix qu’à priori le printemps se fait un peu attendre ici, et que, malheureusement, on devrait manquer les cerisiers en fleurs, pourtant initialement prévus ces jours-ci. Ayant expérimenté les horaires pointilleuses des trains d’ici, je pense que les fleurs des cerisiers doivent en fait venir par la SNCF, dont je connais bien les pointilleux retards. Je suis super déçu de ne pas voir les cerisiers, mais je ne me laisserais pas faire …
( … ceci est Interlude musical virtuel pour laisser passer la journée de travail, je vous propose d’écouter par exemple Mozart, la Petite Musique de Nuit K. 525 en sol majeur, Allegro … )
La fin d’après-midi venue, on part se balader à pied plus vers le sud, vers le quartier Dotonbori dont on a cru deviner qu’il était plus touristique et devrait nous changer de notre quartier “business” (oui, c’est le notre maintenant). Progressivement, les rues changent, la densité de personnes s’accroit, les boutiques/devantures commencent à apparaitre, les rues s’élargissent en avenues. Puis, en quelques centaines de mètres, on change brusquement d’univers. D’un coup, les buildings doublent de taille et explosent de lumière et d’immenses écrans géants. Le foule double, triple puis décuple. Il y a maintenant un monde fou, des touristes partout, des groupes suivants des guides avec un petit fanion. Des centaines de boutiques dans tous les sens, chacune cherchant à faire plus de lumière que sa voisine. Il y a des écrans géants lumineux partout où porte le regard, dans une ambiance vraiment incroyable de fête foraine (mais en plus clean). Une partie des avenues est même couverte, comme de gigantesques galeries marchandes. Tout bouge et clignote dans tous les sens. C’est assez indescriptible et on se perd pendant plusieurs heures dans ce quartier où se succèdent d’immenses boutiques Hermes ou Dior, des échoppes vendant des des brochettes, des Takoyakin, Udon, sushi, des resto classes ou plus modestes. Les rues traversent par endroit un grand canal dont les bords sont également aménagés avec de multiples enseignes. Une araignée géante en plastique surplombe un resto et bouge ses pattes. Spiderman est présent accroché à la balustrade d’un pont et fait des signes amicaux aux enfants. Ici, c’est Kuidaore ("eat until you drop”).
Un endroit dénote un peu, la devanture est une grande affiche de personnages type mangas, la porte est plus discrète et, de l’extérieur, on distingue à peine quelques machines lumineuses. Curieux, on entre et on se retrouve alors dans un endroit incroyable. Moquette au sol, des allées parallèles se présentent à nous, avec des rangées continues de machines à sous (des bandits-manchot). Elles sont toutes différentes, proposent des écrans sur lesquels se succèdent des images défilant à toute allure représentant des mangas à la mode, des vidéos de jeux vidéos, de films de voiture de courses, de jeunes filles en maillot. Il y a des lumières clignotantes de toutes les couleurs et de toutes les formes sur chaque centimètre tout autour des bornes. Chacune des bornes pulse de la musique rythmée mélangée à des bruits divers, des cris, des acclamations, le tout à un volume sonore étourdissant. Je répète: chacune des bornes. Le résultats est une immense cacophonie, on s’entend à peine. Les murs et le plafond sont recouverts de miroirs et les milliers de lumières se reflètent dans tous les sens. De loin en loin, des zombies de tout âges sont affalés devant certaines bornes appuyant frénétiquement sur des gros boutons lumineux, les yeux rivés aux écrans, les oreilles à quelques centimètre des enceintes. Des billes chromées s’écoulent parfois des entrailles de la machines et roulent dans des réceptacles devant les genoux des zombies, ajoutant au vacarme ambiant. Je suis sonné par l’ambiance, on se retrouve hors du monde plongé dans une espèce d’univers stroboscopique et frénétique, fait de musique répétitive, de bruits et de lumières. Je prends des photos en m’enquérant tout de même avant si ça ne gène pas. Il n’y a aucun soucis, et même, une dame d’une certain âge, joueuse visiblement, m’indique très gentiment les meilleures bornes, avec des manières très simples et polies, contrastant avec l’atmosphère. C'est un lieu pour décompresser apprendra-t'on plus tard. On ressort de là un peu sonné.
La balade se poursuit et on décide de fêter notre exploration dans un petit resto qui ne paye pas de mine, assez sobre, une porte opaque devant laquelle pends une banderole verticale masquant l’entrée. On le choisit un peu car la carte des menus affichée à l'extérieur est indéchiffrable (pas traduite en anglais) et les prix sont raisonnables. En entrant, il nous faut enlever les chaussures, j’aurais dû prendre mes chaussettes à orteil offerte par l’hôtel, je serais ainsi passé incognito pour un parfait Japonais. On prendra un superbe Sukiyaki (vous chercherez ce que c’est) avec une minuscule mais très sympathique entrée Chikuzenni (allez, allez, au boulot, je vais pas tout faire pour vous). On rentre dans l’autre sens avec une belle marche permettant de souffler un peu. Retour à l’hôtel où je reste éveillé assez tard pour répéter et peaufiner ma présentation de demain, ainsi qu’écrire le texte que vous avez lu hier (oui c’est votre faute) et aujourd’hui, je termine le texte que vous lirez demain (suivez un peu!). J’ai en effet un petit jour d’avance sur vos lectures, pas sûr que j'arrive à tenir le rythme.
(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien...)
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