Jour 11 - Parc Manuel Antonio

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Au réveil, assez tôt car on doit aller au parc national Manuel Antonio, en me penchant à la balustrade, je vois un gros raton laveur. Il a un bandeau à la zorro. Il m’a regardé, je l’ai regardé, on s’est regardé. Il a eu, je crois, un léger haussement d’épaules dédaigneux, puis a disparu. On déjeune en compagnie des deux gros aras colorés, des espèces de poulet queer, qui mangent dans l’amandier à côté. Comme on est au second étage, ils sont juste face à nous à porté parfaite de regard. Le matin, la vie des arbres est vraiment riche, ça piaille et siffle dans tous les sens, ça fait un barouf d’enfer.

A l’entrée du parc, c’est déjà un peu la foire avec pas mal de rabatteurs qui nous indiquent des parkings obligatoires qu’on refuse gentiment. A entrée, ça ressemble un peu à DisneyLand avec fouille des sacs: on ne doit rien emmener comme plastique (bouteilles d’eau en particulier). Les informations préalables étaient peu claires mais la fouille est relativement sommaire alors la moitié d’entre nous passe quand même un peu de tout, bouteille d’eau interdite et pique-nique compris. On est français, tout de même ! La balade commence dans la magnifique forêt, primaire elle aussi, avec, par endroit, un brin de mangrove. Cependant, on est bloqué sur des chemins de béton ou de bois qui serpentent et on ne peux pas les quitter. Ce sera la cas tout le long ! J’avoue que ça me sort un peu de l’ambiance, même si la jungle est belle, d’autant que le monde s’amoncelle régulièrement dès qu’il y a quelque chose à voir (singes, oiseaux, grenouilles). Ce n’est plus une balade en forêt mais DisneyPark. On croise même un chemin particulier, légèrement en retrait que l’on qualifie de French Trail. On peut en effet y observer de magnifiques spécimens de touristes Français. On reconnaît le mâle avec ses Quechua et la femelle avec trois appareils photo en bandoulière. Ils sont dans leurs habitats naturels, certains ont des têtes de prof, attention à ne pas trop les approcher.

En hauteur, on arrive à un ViewPoint dont profite actuellement une douzaine de vautours. Ils s’envolent à peine quand on arrive, planent lentement au dessus des nos têtes, puis vont se percher en ringuette sur une branche épaisse d’un arbre surplombant le vide en face de nous.

On parvient à la plage du parc, magnifique anse arrondie avec une haute bordure de jungle terminée par des cocotiers. La chaleur est bien présente maintenant, et, même à l’abris des feuillages, on dégouline. A l’orée de la plage, c’est horrible, je crois débarquer à Carnon plage un mois d’août. On entend frire le dos des blanches américaines. Tout le monde se filme et se photographie dans des poses décontractées-chic avec l’océan et la jungle en arrière plan. J’observe et prends des notes pour mes prochains selfies, j’ai l’impression que je encore peux progresser un peu dans le maintient viril de mes poses lascives. Bon, c’est pas terrible terrible tout ça mais en nous éloignant un peu, on a quand même un coin abrité et on se jete à l’eau. Puis pique-nique, puis baignade, puis balade dans le coin pour observer pendant un long moment un groupe de singes (capucins), dont plusieurs bébés, qui se roulent les uns sur les autres et se mettent des peignées pas possible. Ça se mord, ça se grimpe dessus dans tout les sens, puis, au bout de quelques secondes, ils sautent sur dos des plus gros singes. Épuisés par cette activité, on retourne à la baque. Finalement, la chaleur et la pauvreté des chemins fait qu’on passe des heures dans l’eau, bien chaude, à se faire balloter par les vagues bien chouettes en bord de plage. C’est marée montante et progressivement on gagne un peu d’ombre salvatrice. A 3pm, un gars passe avec un sifflet, il faut s’en retourner. Finalement un peu déçus par le parc lui même, tout en chemins durs et avec avec trop de monde, on aura quand même passé un bon moment à infuser dans l’eau.

Une fois rentrés, on se jete évidement dans la piscine, car cela fait maintenant plusieurs minutes qu’on n’a pas passé des heures dans l’eau.

Balade le soir à Quepos pour aller chasser de la bière et quelques affaires. Les rues sont parfois bordées de caniveau assez profond, probablement pour la saison des pluies ou de trottoirs assez haut. Les magasins et échoppes sont colorés, en matériaux assez pauvres, parfois de la tôle comme toit. La voiture est omniprésente mais pas angoissante comme en Asie. Il y a les classiques fouillis de câbles électriques au coin des rues. Les constructions sont assez basses, c’est rare qu’il y ait un étage.

Avec Cédric, en bons hommes alpha, nous nous occupons personnellement et consciencieusement de cette délicate tâche visant à abreuver la famille. Et là, c’est le drame. Quepos est en fait une immense cité, au moins comme le centre ville de Bourgoin, avec plusieurs rues (3 ou 4 peut-être), et du coup, ben nos deux aventuriers, ils sont paumés, ils ne retrouvent pas la voiture. Les filles nous y attendent sans pouvoir accéder au véhicule car bien sûr, en hommes responsables c’est nous qui avons les clés. Après un bon quart d’heure de « ah c’est cette rue là ! Ah non. Si, mais, tu vois c’est celle-là je te l’ai dis ! Ah, non plus, etc », un peu honteusement on demande au fille leur localisation gps, qui se trouve en fait à 50 mètres de nous. On regonfle nos pectoraux et on arrive, fiers, à la voiture en expliquant que c’était une blague, on n’était pas vraiment perdu en fait.

Après le diner, on s’octroie une dernière baignade nocturne dans ce lieu quand même idyllique, les arbres se découpent au dessus de nos têtes sous le ciel étoilé, on entend les bruits de la forêt, c’est bien chouette. Le moment invite à la poésie, alors on décide de hurler des mots sous l’eau que les autres doivent deviner.  

 

(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien...)

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