Jour 1 - Lisbonne
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Départ aujourd’hui pour on ne sait où ! Enfin, seule Célia ne connaît pas la destination, moi, je la sais ! Faut juste que je ne l’oublie pas car, cette fois, je ne vais pas pouvoir compter sur elle pour me le rappeler.
On pose la voiture sale au parking de la gare pour que la Lulu la prenne quand elle arrivera du train et on file avec la rouge nucléaire vers Genève. Oui on appelle entre nous la C4 noire « la voiture sale », non pas parce que l’intérieur est crado, car à dire vrai l’intérieur de la rouge est également crado, mais à cause du mode de propulsion plus bruyant que l’autre.
À Genève, on se gare au Big Park qui est un tout petit parking, et on nous emmène à l’aéroport où j’essaye subtilement de faire croire que nous allons à Mourmansk. Mais la gazelle est maligne et elle découvre le poteau rose (oui j’ai appris par Margot qu’il fallait écrire cette expression comme ça maintenant) rapidement, peut être parce que la dame du guichet a énoncé « Lisbonne ! » en scannant les QR code.
Quelques nuages et deux coups de métro plus tard, on se retrouve à Lisboa en début de soirée, dans un petit appart rigolo dont un côté donne sur une micro terrasse improbable avec différentes cours d’arrières d’immeuble en vis à vis. Il fait bon et on sent une brise marine différente de celle de la tour du pin.
On partage une table avec un couple de jeunes Hollandais, mais qui ne parlent pas Hollandais. Ils viennent de la province de Frise et cause le Frison. On ne va pas se mentir, si vous écoutez attentivement cette langue, et bien ça fait quand même un peu peur. Ils sont très gentils, typés aryens (grands/blonds), et on échange les coins à voir à Lisbonne qu’ils visitent depuis 2-3 jours. Ils nous racontent ensuite qu’il y a des difficultés économiques importantes actuellement au Portugal et qu’elles sont dues à l’arrivée massive de migrants Indiens, dont le président du Portugal (originaire d’Inde ?) semble avoir facilité la venue et l’obtention de titre de nationalité. 3 millions d’Indiens d’après eux sont arrivés ces dernières années et ont fait chuter le niveau de vie en cassant les prix (l’exemple mentionné est celui d’un barbier passé de 15 à 5€). Sur un pays de 10 millions, ça nous paraît effectivement une proportion à considérer et nous la considérons gravement. Dans mon fort intérieur (j’ai effectivement un château dans moi), je me note de vérifier cette information somme toute sortant de l’ordinaire, mais nos voisins de table nous rassurent en affirmant que cette information est de première main car dévoilée par le chauffeur de leur Uber la veille. Une fois nos furtifs amis partis, Wikipedia m’indiquera qu’effectivement la population des indiens au Portugal est importante, environ 35000, ce qui, vue d’un peu loin, est effectivement assez proche de 3 millions ; en tout cas le chiffre 3 est également présent dans ces deux nombres, ce qui est un signe que c’est vrai.
Nous partons ensuite marcher un peu dans les rues vivantes. Il se trouve que nous somme le 25 avril, qui est un peu le 14 juillet ici. Enfin, je vous vois venir, je ne veux pas dire que juillet est d’avril ni que 14 et 25 sont les deux faces d’une même pile, évidemment, ce que je veux dire est que l’esprit de la révolution est présent dans l’air. Les gens se promènent avec de fleurs d’oeillets dans les cheveux ou à la boutonnière. Après une rapide recherche Wikipedia encore, la révolution de 1974 (très bon cru en passant) s’avère avoir apporté démocratie, liberté et sangria. En revanche, il est mentionné qu’elle a été presque pacifique, avec très peu de sang versé, et aucune tête coupée. Pfeu ! Imaginerait-on une bière sans houblon ? On écoutera un (petit) moment un chanteur de fado sur une grande scène avec des guitaristes grattant furieusement la guitare typique d’ici, un peu ventrue. La guitare est virtuose mais le chanteur est visiblement soufrant et hurle à la mort, ou en tout cas de tristesse, ce qui couvre les arpèges. C’est quand même moins pire que les polyphonies corses.
(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien...)
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